"Pourquoi pas ?"
Depuis plusieurs années, ma situation professionelle ne me satisfait pas à 100% et je me pose des questions mais les choses ne changent pas. Après, je m'en veux de ne pas bouger, mais l'énergie me manque, et je m'en veux, etc. Enfin, vous voyez le genre...
Le séminaire
Cependant,
l'année dernière en novembre, j'ai assisté à un séminaire d'un week-end
sur comment réussir à changer (pour les germanistes "Erfolgreich
ändern").
Ce n'était pas un coaching business où l'on apprend à
produire des candidatures parfaites pour rentrer dans le moule du
candidat idéal (existe-t-il vraiment, est-ce un mythe ou un mensonge ?), mais
une approche humaine et sympathique qui apportait soutien et
confirmation.
Parmis les points intéressants mentionnés dans les explications, il y avait les suivants :
- nous passons tous par des phases de changement : chaque individu passe par des phases d'environ 7 ans (parfois plus, parfois moins) où il change et se redéfini. Les phases se succèdent dans un certain ordre commun à tous.
- changer prend du temps : avant d'arriver à la phase visible (je me bouge et envoie des candidatures ou autre) de l'iceberg du changement, il faut passer par la phase invisible qui est plus longue. Une fois cette phase passée, la phase active est très rapide.
- ce n'est pas un ligne droite et directe: si l'on se représente un changement comme passer d'un état à un autre qui lui est supérieur (sinon on ne bougerait pas d'où on est), le passage ne se fait pas en ligne droite et directe vers le haut, ni en escalier, mais en une courbe qui commence par descendre avant de remonter... Bref, ça va encore plus mal avant d'aller mieux.
La difficulté est que peu de gens savent comment se déroule un
changement, voire que c'est un phénomène naturel et innérant à tous et
ainsi surgissent des conflits et des malentendus entre les "changeants"
et leur entourage.
Bref, changer prend du temps, c'est normal, et quand on est prêt, on se bouge sans difficulté.
Un autre point primordial était que ce qui me satisfait ne correspond pas forcément à ce que je crois.
Nous sommes influencés par la société et ses idéaux divers (corps, vie
personnelle, vie professionelle, etc...). Nous apprenons toute notre
vie à répondre à des attentes en donnant une certaine image de nous et certaines réponses à certaines questions.
Hors, l'idéal social ne correspond pas forcément à nos aspirations
profondes.
Ce businessman au poste de manager dans une grande
entrepise a peut-être bien appris les rêgles du jeu, mais pas à
chercher en soi quelles sont ses véritables attentes, qu'est-ce-qui lui
correspondrait le mieux et serait en accord avec ses aspirations
profondes (vivre dans une cabane au fond des bois, par exemple). Et
après un certain temps, il craque et l'entourage ne
comprends pas : "il avait pourtant un super poste, une femme très
belle, une maison immense et un job que beaucoup lui envient...".
Savoir ce qui nous correspond n'est pas évident pour tous, c'est aussi un processus d'apprentissage et de recherche.
Ces explications étaient accompagnées d'exercices intéressants et ludiques qui permettaient d'avancer sur la piste de soi-même.
Après
le séminaire, je me suis sentie boostée, mais rien de concret ne s'est
produit tout d'abord. L'expérience m'a tout de même encouragée et
rassurée.
Les premiers indices
Un
premier déclic s'est produit lorsqu'une amie qui donne des cours privés
de français m'a dit qu'elle avait trop de demandes et ne pouvait pas
donner autant de cours.
Je la connais et sais qu'elle donne des
cours depuis longtemps, mais ce jour là, je me suis dit : "Pourquoi pas
moi aussi ?". Elle me disait aussi recevoir des demandes de traduction
qu'elle ne pouvait pas satisfaire et qu'elle pourrait me faire suivre.
"Pourquoi pas ?"
J'ai commencé à lui poser des questions sur son
activité, ce qu'elle en pensait, comment elle la vivait et ai appris
qu'elle ne gagnait pas énormément, mais suffisament (2000 € brut par
mois environ).
Un deuxième déclic s'est produit un peu plus tard lorsque j'ai parlé avec une amie Japonaise et ai appris qu'elle aussi était profession libérale et travaillait dans la traduction et l'interprétariat. Elle a un pool de clients et ne travaille pas tous les jours mais semble bien gagner sa vie.
Peu après, j'ai fait la connaissance d'une autre Française qui donne aussi des cours privés de français. Elle aussi a confirmé la forte demande.
Elles ont toute en commun le fait qu'elles sont épanouies dans ce qu'elles font. Elle ne gagnent pas forcément de gros salaires, mais elles aiment la liberté et la flexibilité que cela leur donne de faire le travail qu'elles veulent et de pouvoir décider librement de quand elle partent en vacances, voire de pouvoir travailler depuis n'importe quel endroit. J'ai senti monter en moi l'envie de les rejoindre.
Un autre
indice est que les annonces de postes fixes ne m'inspirent pas, mais
alors pas du tout. Je ne suis pas ingénieur et vendre plus de pommes de
terre que mon voisin ne m'exite pas.
De plus, un argument central
est que j'aimerais avoir un chien, ce qui n'a pas été possible du fait
de mon travail en bureau ces dernières années, et que fixer mon emploi
du temps moi-même me permettrait d'avoir cette possibilité.
Pourquoi pas ?
Le boom inspiratoire
J'ai
donc commencé à jouer avec l'idée de me mettre à mon compte (et de
pouvoir avoir un chien), j'en ai discuté à plusieurs reprises avec mes
amies et me suis renseignée sur l'activité traduction et ses tarifs.
Ici,
beaucoup de bureaux de traduction font appels à des traducteurs
indépendants. J'ai donc envisagé de poser ma candidature et de
commencer en parallèle à mon travail actuel pour voir si ça marche et
ce que je vaux.
Peu après (quasiment le lendemain), j'ai fait la
connaissance d'un quelqu'un qui travaille dans une agence de traduction
et lui ai posé des questions sur le sujet. Il a confirmé le recours à
des traducteurs indépendants et m'a dit de poser ma candidature sur
leur site. Je n'ai pas encore commencé.
J'ai continué à discuter avec mes amies et à me renseigner sur le status, les démarches à faire, etc.
Après
une semaine d'arrêt maladie et une nouvelle rencontre avec cette amie
Japonaise, je me suis réveillée en pleine nuit et ai commencé à penser
à ce que j'aimerais faire si j'étais à mon compte, quelles seraient mes
possibilités. Comme je ne pouvais plus dormir, j'ai décidé d'écrire mes
idées.
J'ai écris pendant une ou deux heures d'affilée. Je sentais
en moi une énergie nouvelle qui m'enthousiasmait. Une force dans ma
poitrine qui me donnait envie de renverser des montagnes. J'avais envie
de démissioner tout de suite afin de pouvoir me consacrer à plein temps
au démarrage de mon activité (ça me démange encore) !
C'était un moment fort et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi vivante.
Je me suis imaginée que je pourrai avoir plusieurs activités:
- donner des cours de français après une courte formation préalable et avec l'aide de TV5 (tuyau pour ceux que ça intéresse)
- faire des traductions
- proposer mes services comme interprète ("pourquoi pas")
- faire une formation en coaching
- faire une formation complémentaire en différences interculturelles et faire des séminaires là-dessus (de par mes études et en tant qu'étrangère dans un pays, c'est un de mes dadas)
Les deux dernières idées sont des activités qui non seulement me
plairaient beaucoup, mais aussi dont le tarif horaire est nettement
supérieur à celui des cours privés.
Oui, parce-qu'une de mes
hésitations est que d'un côté, j'aimerais bien gagner pas mal d'argent
quand même, hors, les cours par le biais d'une école, ça ne paye pas
beaucoup.
Les démarches
Le
lendemain (encore en congé maladie) je suis allée au centre des impôts
me renseigner sur les démarches à suivre pour commencer mon activité et
en suis ressortie avec un formulaire tout vert à remplir (pas encore fait).
J'ai aussi constaté que mon contrat de travail requiert que j'aie l'accord écrit de mon employeur pour commencer une activité parallèle. Je l'ai demandé et l'ai reçu.
Je me suis renseignée auprès de mes amies sur leur façon de s'organiser. Je demanderai les références de son conseiller fiscal à ma copine le moment venu. Elle m'a aussi donné un contact pour poser ma candidature en tant qu'interprète.
J'ai
contacté la coach du séminaire pour lui demander des conseils sur la
formation et aussi ses services pour clarifier avec elle les questions
et les hésitations qui sont encore là.
Nous avons commençé par un
travail de fond pour savoir d'où viennent mes contradictions (si ça
vous intéresse, je vous parlerai peut-être de l'exercice que nous avons
fait dans une autre note). Ce n'est pas donné, la consultation coûte 90
€ (ce qui est un des tarifs les moins chers dans le domaine à
Francfort, normalement, c'est plutôt 120 €). D'un autre côté, quand on commence une affaire, il faut
investir de l'argent et je le vaux bien (comme disent Claudia Schiffer et tant d'autres). ;-)
J'ai acheté un bouquin qui me semble très
intéressant, complet et clair sur le fait de se mettre à son compte.
C'est en allemand, désolée, et pour l'Allemagne (la loi et les
conditions d'inscriptions sont différentes de la France). Mais pour les
germanophones que ça intéresse, c'est Praxisbuch für Freiberufler: Alles, was Sie wissen müssen, um erfolgreich zu sein, de Svenja Hofert.
Elle
y liste les étapes, les démarches et les stratégies pour monter son
activité libérale d'une façon claire et simple (d'aprés mon premier
coup d'oeil).
D'autres livres paraissaient très techniques et
pointus, mais, somme toute, rébarbatifs. Je pourrai en parler plus une
fois que j'aurai commencé à lire.
Si certains d'entre vous
connaissent de bonne références sur le sujet dans les sources
françaises, n'hésitez pas à les mentionner en commentaire. Comme cela
tout le monde en profite !
Encore de l'inspiration
Il y a quelques jours,
je suis tombée sur un article internet (en Allemand) qui expliquait en quoi un blog
peut être utile à une personne en profession libérale et comment on
peut gagner de l'argent avec (www.selbständig-im-netz.de, une source d'informations plus intéressantes les unes que les autres. Il y mentionnait www.smartpassiveincome.com que je trouve très intéressant aussi). J'ai décidé que ça valait le coup
d'essayer, mais ne sais pas encore quel sujet privilégier.
Dans un premier temps, ce blog personnel semble être le cadre approprié pour me lancer dans cette expérience et faire mes armes. Rapporter mon expérience de changement pourrait être un soutien voire un suivi dans ma démarche et, "pourquoi pas", être une source d'inspiration et d'information pour des lecteurs éventuels, vous, donc.
Je me suis donc mise à mon clavier et la mise à jour sur ma situation actuelle est devenue un roman fleuve... Désolée. Mais après tant d'événements et piplette comme je suis, vous ne vous en sortez pas si mal tout compte fait. :-P
N'hésitez pas à me dire tout le bien que vous pensez de cette idée. :) À vos claviers !